53e Congrès de la division du Québec

Les congressistes québécois se concentrent sur le service

Après trois congrès marqués par des changements importants, des controverses et des revers aux élections, la paix a régné au 53e Congrès de la Division du Québec.

« Les trois jours devraient être des jours de camaraderie », dit la présidente sortante de la division Annette Arsenault, et sa déclaration fut reprise par la première vice-présidente nationale Pat Varga, qui transmettait aussi les salutations du président national Wilf Edmonds.

Varga a d’abord demandé aux vétérans de la Seconde Guerre mon-diale de se lever; ensuite, un groupe à la fois, elle a demandé la même chose à ceux de la guerre de Corée, à ceux de la guerre du Golfe, à ceux du maintien de la paix, à ceux du service en temps de paix, aux réservistes ou membres de la milice, aux vétérans d’Afghanistan et aux membres associés.

Varga, unilingue, de la filiale saskatchewanaise Coleville, s’est attaquée à la question de la langue sans tergiverser. « Nous sommes tous des camarades, dit-elle. Nous parlons tous la langue de la Légion. » Elle a ensuite exhorté les membres à mettre leurs « sentiments particuliers de côté et travailler pour le bien de tous ».

Elle dit que les temps sont durs, mais « nous sommes les meilleurs quand il s’agit d’aider les anciens combattants. Nous ne pouvons pas toujours débourser, mais nous pouvons toujours rendre service ».

La présidente Arsenault dit dans son rapport au congrès que la Division du Québec a les mêmes problèmes que les autres divisions : la diminution du sociétariat, les filiales qui succombent et le manque de fonds. Cinq filiales ont succombé et une a été mise en fiducie : son exécutif démis de ses fonctions. Le nouvel exécutif a ravivé la filiale, qui a ensuite grandi de 48 à 165 membres.

Il est difficile aussi de maintenir uni l’exécutif des filiales quand les membres expérimentés abandonnent leur poste pour des raisons de santé ou parce qu’ils vieillissent. Michel Daoust, directeur de la Fondation de l’Hôpital Ste-Anne, a demandé de changer le projet de la Maison d’hôtes de la Légion royale canadienne. Au Congrès de 2005, la Division du Québec avait accepté de lever 650 000 $ pour financer la nouvelle maison d’hôtes, dont la construction devait commencer cette année. Les fonds levés s’élèvent, pour l’instant, à 357 000 $.

Daoust expliquait qu’avant, le nombre de visiteurs qu’il fallait héberger grandissait énormément et qu’on s’attendait à ce que ce soit pareil après l’ouverture de la clinique de traitement résidentiel pour les traumatismes de stress opérationnel (TSO). Mais les choses ont changé. Les vétérans de la Seconde Guerre mondiale et ceux de la guerre de Corée ont vieilli, mais leurs conjointes aussi et beaucoup de ces dernières ne se déplacent plus. En plus petit nombre, elles peuvent maintenant être logées aux soins infirmiers.  L’ouverture de cliniques de traumatismes de stress opérationnel à travers le pays, par Anciens combattants Canada, a réduit la charge de l’Hôpital Ste-Anne.

Des fois, il faut s’adapter. Plutôt que de construire l’établissement pour hôtes, les fonds de la Légion pourraient servir à rénover celui qui existe déjà, et on pourrait lui donner un nouveau nom : Maison d’hôtes des anciens combattants de la Légion royale cana­-dienne. Une partie des fonds pourraient aussi servir à la clinique de TSO qui a besoin de meubles, d’équipement et de matériel adaptatifs. On n’aurait pas besoin de lever davantage de fonds.

L’exécutif divisionnaire va réfléchir à la demande lors de sa première réunion après le congrès.

Le défilé, samedi au milieu de la ma-tinée, était splendide. Les congressistes, arrivés à la filiale Granby en autobus, ont formé les rangs avec la musique de la 34e Brigade et défilé jusqu’au cénotaphe de la rue Dufferin, où ont déposé une couronne Madeleine Paradis (de la part des mères et des veuves), le président national des débats Tom Irvine (de la part du gouvernement du Canada), Charlotte Bastien (pour Anciens combattants Canada), le député provincial François Bonnardel, Marcel Mondoux (de la part de Granby), Paulette Cook (de la part des Forces armées canadiennes), la première vice-présidente nationale Pat Varga, la présidente de la Division du Québec Annette Arsenault et la présidente de la filiale Granby Georgette Remillard.

Les délégués ont été invités à plusieurs repas et divertissements à la filiale, grâce au travail du Comité des préparatifs locaux que dirigeait Daniel Renaud.

Samedi après-midi, ils ont remonté leurs manches et se sont mis à l’œuvre à la salle des congrès de l’Hôtel Castel & Spa Confort. Le trésorier Francis Baddeley a rapporté que la Division du Québec est créditrice, mais Howard Tyers, président du Comité de l’adhésion, a rapporté que l’effectif, qui était de 16 295 en 2008, avait diminué de 10,46 p. 100 en avril, jusqu’à 14 591.

Bien que le Québec rapporte le plus faible pourcentage de perte de membres parmi toutes les divisions, l’adhésion est toujours « une préoccupation urgente ». Environ 50 p. 100 des membres ont entre 65 et 75 ans et six p. 100 seulement ont entre 19 et 39 ans. « L’adhésion est toujours le plus grand pro­blème de cette organisation », dit-il.

Robert Groulx, président du comité divisionnaire de la planification, a demandé aux comman­ders de district d’adjoindre à leur rapport davantage de renseignements sur les activités des filiales (adhésion, résultats de la campagne du coquelicot, etc.). Ce genre de renseignements indiqueraient où et comment on pourrait aider les filiales, dit-il.

La vice-présidente nationale Paulette Cook, ancienne présidente de la Division du Québec, a fait un rapport sur sa participation, en automne 2008, à la tournée de spectacles des Forces canadiennes en Afghanistan.

Elle a roulé en char d’assaut, a assisté à une leçon sur les manières de reconnaitre les dispositifs explosifs de cir­-constance, a visité l’hôpital dirigé par les Canadiens et a été témoin de deux attaques à la roquette. Les cinq jours et demi qu’elle a passés au Kandahar ont été « exaltants et formatifs ». La partie la plus excitante était la rencontre des soldats, qui remercient la Légion de leur donner « un petit morceau de chez nous » grâce aux chèques-cadeaux distribués par l’intermédiaire du Fonds de moral des troupes de la Légion royale canadienne. (Le 29 avril, 444 870 $ avaient été ramassé pour le fonds et 220 000 chèques-cadeaux, envoyés aux soldats en devoir en Afghanistan, avait rapporté Varga auparavant.)

« Cela fait plaisir de voir les bonnes choses qui se font » par rapport au soutien des écoles, aux traitements médicaux, à l’assistance des gens dans le besoin. Avant de repartir, on lui a remis un don pour la Légion levé pendant la vente de coquelicots aux troupes lors des cérémonies du jour du Souvenir.

Les remarques du brigadier-général Guy Laroche, commandant du secteur du Québec et de la Force opérationnelle interarmées (est), a aussi signifié aux délégués l’importance des efforts de la Légion concernant le moral des militaires. Les soldats apprécient les chèques-cadeaux pour le café et les beignes, les chaises, les livres en français et les T-shirts à slogan français.

Les élections se sont bien passées. Robert Groulx, de la filiale St. Francis Valley d’East Angus, a été proclamé président car la présidente sortante Annette Arsenault a refusé de se porter candidate à nouveau.

Margot Arsenault, de la filiale Frontenac de Montréal, a été acclamée première vice-présidente quand le commander du district de Saint-Laurent Réal Donati a refusé sa nomination. Le trésorier Francis Baddeley, de la filiale Pointe Saint-Charles de Montréal, a été acclamé pour la quatrième fois.

Le vice-président Jean-Robert Pépin, de la filiale Citadelle de Québec, a été acclamé président des débats quand la personne en fonction, Bill Allan, a refusé sa nomination.

Norman Shelton de la filiale Terrebonne Heights de Mascouche Heights, ancien président de la division, a été réélu. Carol Aubin-Lalonde de la filiale Norris de Gatineau, qui est aussi correspondante de la Division du Québec et Daniel Renaud, ancien président de la filiale Granby et commander du district Yamaska ont été élus vice-présidents.

Le président des résolutions Norman Shelton dit qu’il « faut avoir davantage de motions à envoyer au Conseil exécutif national », et il exhorta les congressistes à « bien réfléchir à ce qu’on pourrait faire pour nos anciens combattants ».

Parmi les motions votées, il y en a une qui sert à demander d’augmenter les avantages de succession des survivants-personnes à charge au niveau de pauvreté au moins et de l’ajuster suivant les augmentations du cout de la vie.

Il y avait aussi une motion pour demander à la Direction nationale d’adresser une pétition au gouvernement fédéral pour qu’il fasse pression auprès des membres de l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord et des organisations d’anciens combattants européens afin d’assister l’Afghanistan davantage. « J’y étais le jour J », dit le vétéran de la Seconde Guerre mondiale Pierre Gauthier, membre du Régiment de la Chaudière qui a fait partie de l’Armée canadienne en Europe. « Je pense que la Légion a un rôle à jouer quand il s’agit de faire pression auprès de ces pays pour qu’ils nous aident. »

D’autres motions demandaient que l’étendard de la Légion soit modifié pour remplacer l’Union Jack par le drapeau à feuille d’érable et que la Direction nationale fasse pression auprès du gouvernement fédéral pour instituer le jour du drapeau — le 15 février — comme jour férié.

Une motion demandant que les réci-piendaires de la médaille d’excellence des cadets puissent porter cette dernière à la fin de la rangée des médailles de la Légion a été votée. « Cela ferait un accueil plus chaleureux à la Légion », dit Tom Irvine, un ancien président des débats de la division.

Finalement, les congressistes ont voté une motion qui avait pour but d’améliorer l’assistance de la Légion aux cérémonies de présentation de la médaille d’excellence des cadets de la Légion.

Au congrès, il y a eu une levée de 3 545 $, pour la Ligue royale des anciens combattants du Commonwealth; Isobel Meikle de la filiale Sainte-Thérèse a été nommée légionnaire de l’année; et la filiale Morin Heights a gagné le trophée Sir Richard Turner pour le plus grand progrès depuis le dernier congrès.

Le congrès de 2011 aura lieu à Québec.

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