Le 42e Congrès national, qui a eu lieu à Ottawa du 21 au 25 juin, va entrer dans l’histoire car la Légion royale canadienne y a fait le point sur sa manière de se gouverner. La Commission de la LRC sur la gestion, la représentation et la structure administrative avait étudié l’histoire de la Légion et la gérance des divisions et de la Direction nationale.
Le plus gros problème était la grosseur, donc le cout, du Conseil exécutif national. Alors que le nombre de membres de la Légion avait baissé, de 602 489 en 1984, de presqu’un tiers, le CEN, à 40 membres, n’avait guère changé. Y siégeaient neuf membres du sous-exécutif, 26 représentants divisionnaires, un membre de la Section des anciens combattants tuberculeux et quatre membres non votants. Le nombre de réunions avait été réduit de deux à une par année afin de diminuer ses dépenses. Il s’agissait de garder plutôt les deux réunions par an et réduire le nombre de personnes qui y assistaient.
Que la Légion change son système de représentation selon la population, à un celui d’un représentant par division, était la plus grosse réforme recommandée par la commission. La résolution fut adoptée malgré certaines tentatives de modification et de rejet. La commission avait aussi recommandé de réduire le nombre de vice-présidents de quatre à deux. On accepta au congrès une modification de réduire le nombre de quatre à trois. La troisième résolution enjoignait au CEN dégraissé de se rencontrer trois fois par année, et aux dirigeants supérieurs de se réunir séparément une fois l’an ou plus si le président national en faisait la demande. Puisque le cout des réunions était le problème, le congrès décida que le CEN ne se réunira que deux fois par année (trois fois les années de congrès) exception faite des réunions spéciales appelées par le président national.
Le résultat est un CEN dégraissé, moins dispendieux, de huit dirigeants supérieurs, 10 représentants divisionnaires, un de la SACT et deux membres non votants : le grand président honoraire et le président du Comité des constitution et lois.
Les réunions devraient servir à conscientiser davantage les membres sur les problèmes, au fur et à mesure qu’ils apparaissent. En règle générale, nous louons le Congrès de ces décisions importantes. La plupart des délégués ont mis leurs préoccupations régionales et, dans certains cas, leurs ambitions personnelles, des côté. Ils ont démontré que dans les associations populaires, le congrès est l’organe décideur.
L’armistice : 90 ans plus tard
D’après le dictionnaire, un armistice est une « convention conclue entre les belligérants afin suspendre les hostilités ». L’armistice du 11 novembre 1918 a soulagé le monde et redonné l’espoir à des millions de personnes. Mais il y avait bien peu d’acclamations au front, quand le Corps canadien a appris la nouvelle, vers 7 h, que la Grande Guerre allait se terminer et qu’on ne tirerait plus à partir de 11 h.
Pour les gens en uniforme, la nouvelle ne surprenait guère, mais l’ordre ne s’est pas transmis très vite. Beaucoup d’hommes en sont restés cois, les yeux bouffis. D’autres ont pris des notes dans leur journal ou écrit à un proche. Certains ont pleuré les camarades perdus et d’autres ont simplement prié. À Mons, en Belgique, il y avait une atmosphère haute en couleurs de fierté et d’accomplissement, quand l’orchestre de cornemuses du 42e Bataillon défilait dans la place bondée au son des citadins qui criaient de joie. C’est à cette ville que la guerre avait commencé pour l’armée britannique, en 1914, c’était aussi l’endroit propice pour sa fin.
Le prix semble incalculable mais l’on sait qu’au moins 65 millions d’hommes de 30 nations ont porté les armes. Environ 10 millions d’entre eux sont morts et 29 millions d’autres ont été blessés, capturés ou ont disparu. À Anciens combattants Canada, on dit que 619 636 hommes et femmes ont servi dans les Forces canadiennes, que 66 655 sont morts et que 172 950 autres ont été blessés.
Pour honorer les sacrifices et les réalisations, et en l’honneur du 90e anniversaire de l’armistice, nous sommes heureux de vous présenter dans ce numéro une section spéciale sur la guerre et ce qu’elle signifie. L’auteur et historien du Musée canadien de la guerre Tim Cook donne une vue d’ensemble et discute de ce que des générations de Canadiens ont pensé de la guerre (La guerre qui a changé le monde, page 18). Il écrit, dans plusieurs histoires, sur le nombre choquant de soldats mineurs et de l’humour macabre qui aidait les hommes à supporter l’horreur de ce qu’ils voyaient.
Michael Boire, enseignant d’histoire militaire au Collège militaire royal à Kingston (Ont.) et guide des étudiants du CMR chaque année lors de leur voyage aux champs de bataille, décrit ce qu’on peut apprendre en se promenant aux lieux des combats (The Ground Tells A Story [non traduit], page SF18)
L’auteur et cicérone des champs de bataille Norm Christie nous fait un exposé de comment il a appris le service de son grand-père à la guerre (En souvenir du soldat Christie, page 24). Il offre aussi quelques indices aux gens qui désirent se renseigner sur un parent qui a servi.
Cette section spéciale donne un avant-gout de l’art militaire, concentré sur John W. Beatty, qui est allé outre-mer en 1917 et a passé un certain temps au front.
Comme le dit Tim Cook, 90 ans après, la Grande Guerre continue de résonner car nous n’en avons pas fini avec elle et elle n’en a pas fini avec nous. En effet, nous sommes nombreux à nous sentir choqués ou repoussés par ses ravages, ses horreurs, mais nombreux aussi sont ceux qui se souviennent et honorent les morts et qui désirent associer un nom à un de ceux qui n’y ont pas survécu. Et cela rassure certainement, par rapport au présent et à l’avenir.