Quand Jean Boychuk de Castlegar (C.-B.) a décidé de ne plus aider les autres dames auxiliaires à la cuisine de la filiale Castlegar-Robson parce qu’elle était un peu trop vieille, elle s’est mise à chercher une autre façon de participer. Boychuk voulait surtout faire quelque chose pour les soldats canadiens en Afghanistan. Vu qu’elle crochète bien, elle se mit à faire des couvertures pour les soldats blessés, mais il ne s’agissait pas de couvertures ordinaires. Son nom et son numéro d’auxiliaire étaient cousus dedans, de sorte que le soldat qui allait la recevoir saurait qu’elle avait été faite en pensant à lui.
L’idée a trouvé un écho chez d’autres dames et elles se mirent à faire la même chose, ce qui a donné lieu à un programme, appelé Blankets of Hope (couvertures de l’espoir), auquel ont souscrit d’autres DA à travers la Colombie-Britannique. “Chaque couverture est personnalisée. La dame y met son nom et le nom de sa filiale et à l’occasion, selon la personnalisation désirée, une adresse de courriel. Le soldat qui reçoit la couverture peut répondre s’il le veut”, dit Lesley Maudsley, la première vice-présidente de la Division des DA de la Colombie-Britannique/Yukon.
“La couverture est envoyée en Allemagne et puis elle est remise au soldat qui a été blessé ou qui y est pour des raisons de santé”, dit-elle. “Je pense qu’en Colombie-Britannique, environ 300 couvertures ont été envoyées pour l’instant. Nous venons d’apprendre que la Division de l’Alberta-Territoires du Nord-Ouest vient d’épouser le programme.”
Bien que Blankets of Hope soit un programme nouveau, et qu’il soit à la une ces jours-ci, il est semblable de bien des façons à ce que les femmes de la Légion font depuis toujours. Elles se servent de leurs habiletés afin de soutenir les hommes et les femmes qui endossent un uniforme pour aller combattre l’ennemi sur son propre terrain.
“Nous nous sommes toujours concentrées sur l’ancien combattant”, dit la présidente Judy Stinson des dames auxiliaires de la Division de l’Ontario. “Ça a toujours été comme ça. Seuls les objets ont changé. Nous nous occupons des anciens combattants de la Seconde Guerre mondiale depuis des années. Nous nous occupons encore d’eux, mais nous voulons aussi aider les soldats qui se battent de nos jours.”
Malgré un sociétariat qui diminue, et des modes de vie qui changent beaucoup, les dames auxiliaires de la Légion continuent de faire le travail avec lequel elles ont toujours été associées. Dans la plupart des filiales, la cuisine est le domaine des dames, mais on les trouve aussi lors de l’organisation de tombolas, du tirage au sort de viandes et de ventes-débarras, et aussi en train de trouver de nouvelles façons de ramasser des fonds pour les bonnes oeuvres.
C’est ce qu’elles font depuis 1926, quand la Légion a été créée.
Les DA de la C.-B./Yukon ont célébré leur 80e anniversaire en déclarant que 2007 serait l’année des dames auxiliaires. Dans le livre Service, une histoire de la Légion royale canadienne qui a été publiée en 1960, il est écrit qu’il y avait 60 000 dames auxiliaires. Mais, en ce temps-là, c’était tout aussi difficile de savoir exactement combien il y avait de DA au Canada que ce l’est aujourd’hui. Il n’y a pas d’organisation au plan national qui soutienne les dames auxiliaires reliées aux filiales de toutes les grandeurs. Il est simplement énoncé dans les Arrêtés de la Légion que “les Directions provinciales et les filiales peuvent constituer et maintenir des groupes d’auxiliaires féminins et la Direction nationale peut accorder des chartes aux dits groupes”.
Les dames auxiliaires sont organisées en structure divisionnaire en Colombie-Britannique/Yukon, Alberta-Territoires du Nord-Ouest, Manitoba-Nord-Ouest de l’Ontario, Ontario, Nouveau-Brunswick, Île-du-Prince-Édouard et Terre-Neuve-et-Labrador. Leur importance diffère, des 304 groupes auxiliaires aux 16 000 membres en Ontario jusqu’aux 103 organisations comptant 3 270 membres en Colombie-Britannique/Yukon, en passant par les 115 groupes de l’Alberta-Territoires du Nord-Ouest (dont trois se trouvent aux Territoires du Nord-Ouest) comptant 6 700 membres, par les 22 groupes de Terre-Neuve-et-Labrador et par les 14 groupes de l’Île-du-Prince-Édouard.
Les membres des groupes de dames auxiliaires paient des frais d’adhésion nominaux qui sont partagés entre la filiale et la division. Ce n’est pas une adhésion à la Légion.
Les uniformes varient d’une province à l’autre. Bien qu’ils soient tous basé sur l’uniforme bleu et gris des membres de la Légion, l’uniforme de la plupart des DA comporte une cravate ou un noeud papillon bordeaux pour se distinguer. Celles de l’Ontario et de la Nouvelle-Écosse s’en tiennent à la cravate bleue et or comme celle des hommes. Au Nouveau-Brunswick, elles se distinguent par le blazer bleu clair plutôt que bleu marine. En Alberta et certaines autres divisions, elles ont choisi une jupe blanche.
Aux divisions du Québec et de la Nouvelle-Écosse/Nunavut, les dames auxiliaires existent mais elles n’ont pas de structure divisionnaire. La Saskatchewan avait une structure divisionnaire, laquelle avait été établie en 1930, mais elle a été abolie en 2000 parce que l’âge et les décès avaient causé une importante diminution du nombre de ses membres. Elle était tombée sous administration fiduciaire, ce qui causait un fardeau financier à la division. Pourtant, on s’est aperçu de sa capacité à lever des fonds quand il fut décidé de l’abolir. Elle avait plus de 100 000 $ en fonds de bienfaisance, lesquels furent divisés entre le Wascana Rehabilitation Centre de Regina, le Sherbrooke Community Centre de Saskatoon et le Fonds du Souvenir. “Nous sommes parties avec grâce”, nous disait alors la dernière présidente Sybil Clayton des DA de la Division de la Saskatchewan.
Bien que des nouvelles concernant les dons des DA aux filiales paraissent dans notre revue, c’est difficile de vraiment bien comprendre l’étendue de leurs dons à travers le pays. Les DA de la Division de l’Ontario rapportent qu’entre juin 2005 et le 31 mai 2006, elles ont fait des dons aux filiales et à d’autres oeuvres s’élevant à 6 980 719,59 $.
“Nous organisons des bingos, des casinos, des tombolas, des ventes de pâtisseries, les choses que font les dames”, dit Muriel Heselwood, la présidente des DA de la Division de l’Alberta- Territoires du Nord-Ouest qui a été élue dernièrement. Elle évalue à 35 000 $ par année ce que les DA donnent aux hôpitaux et à 40 000 $ le montant des bourses, et elles dépensent aussi 3 500 $ pour l’équipe de leur division aux Championnats nationaux d’athlétisme de la Légion. “Et les groupes auxiliaires individuels donnent en moyenne 15 000 $ par année à leur filiale”, dit-elle.
La Division du Manitoba-Nord-Ouest de l’Ontario donne aussi beaucoup d’argent en bourses pour les étudiants en ergothérapie et en physiothérapie. “On se base sur les notes pour les choisir. C’est vraiment très difficile de choisir parmi tant d’étudiants qui ont de si bonnes notes ces jours-ci”, dit Valerie Johnson, une ancienne présidente des DA de la Division du Manitoba-Nord-Ouest de l’Ontario.
Les DA de Terre-Neuve-et-Labrador ont un programme nommé Save-a-Family dans le cadre duquel des familles à revenu faible peuvent obtenir jusqu’à 180 $ par mois. “C’est simplement pour les aider à joindre les deux bouts”, dit Sally Snow, la présidente sortante des DA de la Division.
C’est le soutien des anciens combattants qui est toujours le plus important dans toutes les divisions. “Nous conservons une liste de désirs pour les hôpitaux. Nous essayons de trouver des choses que les anciens combattants des (foyers pour anciens combattants) désirent”, dit Judy Stinson de l’Ontario. “Nous avons plusieurs programmes populaires, dont le parrainage de cartes de crème glacée. L’ancien combattant achète une carte à un prix nominal et elle sert pendant quatre mois durant lesquels il peut aller prendre un cornet de crème glacée à la cantine.”
Les dames de l’Ontario ont acheté des tee-shirts rouges où était écrit Support Our Troops pour tous les anciens combattants du Tony Stacey Centre for Veterans Care à Toronto. “Les petits détails importent. Les anciens combattants risquent de nous quitter bientôt”, dit Stinson. “À l’Hôpital Parkwood (à London, en Ontario), nous passons des vidéos de la Noël d’antan. Ce sont de vieux films que les gens aiment regarder à la Noël parce que ça leur rappelle les Noëls d’autrefois.”
Tout cela, ce sont des divertissements de groupes, mais les dames s’occupent aussi de particuliers. “Nous essayons de combler les désirs individuels également. Des fois, il peut s’agir d’une chose aussi simple que d’emmener l’ancien combattant souper avec des proches”, dit Stinson.
Heselwood fait la liste des objectifs des DA par ordre d’importance. “D’abord, nous nous occupons des anciens combattants et de leur confort. Ensuite, nous aidons nos filiales sur les plans monétaire ou autre, et puis nous donnons à notre collectivité.
“Nous allons au Colonel Belcher Health Care Centre de Calgary et au Kipnes Health Care Centre for Veterans d’Edmonton presque tous les jours. Nous organisons les divertissements. Il peut s’agir de dîners, de bingos ou de danses”, dit-elle. À sa filiale, à St. Albert, les DA organisent des sacs de cadeaux pour la Noël et l’Action de grâce. Il y a des biscuits, des puddings, des peignes et du dentifrice dans tous les sacs.
Les DA du Nouveau-Brunswick ont un programme adopt-a-vet (adopter un ancien combattant). “Ma filiale, Oromocto, a six anciens combattants. Nous nous occupons d’eux à la Noël”, dit la présidente Helen Ladouceur des DA de la Division du Nouveau-Brunswick.
Les raisons pour lesquelles ces femmes ont décidé de s’engager sont aussi individuelles que chacune d’entre elles. Pour Linda Richard, présidente des dames auxiliaires de la Division de l’Île-du-Prince-Édouard, c’était un engagement pris envers feu son père. “Mon père était ancien combattant. Il était toujours engagé à l’égard de la Légion. Je voulais y adhérer depuis longtemps, mais je retardais toujours. Et puis un jour une compagne de travail me dit qu’elle allait entrer dans les dames auxiliaires alors j’ai décidé de l’accompagner. Mon père est mort depuis mais, maintenant, quand je participe à une cérémonie du souvenir, je pense que je continue sa mémoire. Je me sens fière de lui.”
Quant à Judy Stinson de St. Thomas (Ont.), c’est sa grand-mère qui l’a inspirée pour qu’elle adhère. “Ma grand-mère m’a élevée depuis l’âge de sept ans. Je voulais faire quelque chose pour les anciens combattants mais j’étais timide”, dit-elle. “Elles étaient à la recherche d’une secrétaire et il y avait une dame qui pensait que je pouvais faire l’affaire. Ça m’a fait sortir de ma coquille.”
Stinson dit que son travail actuel pour la Légion a une autre signification spéciale parce qu’elle a un fils qui est capitaine dans l’aviation.
Rose Green, la secrétaire-trésorière des DA de la Division de l’Ontario dit que c’est sa mère qui l’a persuadée d’y adhérer. “Mon père était allé à la Seconde Guerre mondiale. On m’a souvent dit que ma soeur aînée est née parce qu’il est allé à la guerre et que je suis née parce qu’il en est revenu. Ma mère disait que je devrais adhérer à la Légion parce que mon père avait servi.”
Sandra Thomas, la présidente sortante des DA du Nouveau-Brunswick se souvient que “à St. Stephen, il n’y avait pas grand-chose à faire. Il y avait des danses à la Légion, mais on ne pouvait y aller que si on en était membre. Alors nous avons adhéré aux DA. Peu de temps après je me trouvais dans la cuisine où je me suis amusée énormément. On s’amuse toujours beaucoup à la cuisine.”
Thomas est membre des DA depuis 35 ans et elle est devenue membre associée à la filiale quand elle y a eu droit. “Mon grand-père et mon père étaient dans la Légion, et maintenant j’en suis membre aussi. Mon mari est membre et mon fils est membre ordinaire.”
Valerie Johnson du Manitoba-Nord-Ouest de l’Ontario a adhéré aux dames auxiliaires à la filiale Ukrainian Canadian Veterans de Winnipeg. “Mon oncle, Henry Leben, est allé à la guerre et il y a été fait prisonnier. Je pense que ses expériences l’ont affecté mais il refusait toujours d’en parler. Toutefois, il était engagé à l’endroit de la Légion. C’était un bon joueur de base-ball dans l’équipe de la Légion.
“On cherchait des femmes pour donner un coup de main à la filiale, alors il m’a demandé d’y adhérer. C’est ce que j’ai fait et j’en fais partie depuis”, dit-elle.
Non seulement Johnson vient-elle de terminer un mandat en tant que présidente des DA de la Division, elle vient aussi d’être élue présidente de la filiale. “J’ai du travail à faire à la filiale maintenant, mais j’aime toujours travailler avec les dames. Et les dames m’aident à la filiale, c’est sûr.”
L’association de Lesley Maudsley avec la Légion dure depuis son enfance, en Angleterre. “Mon père était un vétéran des alliés de la Seconde Guerre mondiale. Ma mère était une épouse de guerre. Nous étions toujours obligés d’aller au service du jour du Souvenir. Ça a continué quand nous avons déménagé à Regina. J’ai adhéré aux dames auxiliaires là-bas, en 1973.
J’ai continué quand nous avons déménagé à Bramalea (Ont.), et aussi quand nous avons déménagé en Colombie-Britannique.
Comme c’est le cas pour la Légion, garder les membres et en recruter de nouveaux est un défi depuis quelques années. En juin, on a pu voir à quel point le nombre de dames auxiliaires a diminué à Grande Prairie, quand les membres des DA de la Division de l’Alberta-Territoires du Nord-Ouest ont réglé leur rite bisannuel à leur congrès. Les lumières de la salle ont été tamisées quand les dames se sont mises à chanter un hymne. Des accords plaintifs étaient joués au piano en arrière-plan pendant que la présidente d’alors, Diane Bedford, lisait à voix haute le nom des groupes auxiliaires de chacun des neuf districts.
Les commanders de district se sont avancés avec une poignée de coquelicots. Quand chaque nom a été prononcé, les dames de ce district se sont levées et ont allumé des lampes de poche pendant que le commander du district épinglait un coquelicot sur la croix en Styrofoam en avant de la salle.
Tous les noms ayant été lus, les lampes de poche ont été éteintes et les dames se sont assises pendant que le groupe du district suivant se levait et ses membres allumaient les lampes en l’honneur des noms de leur district. À la toute fin, pour terminer le service, les dames ont chanté un autre hymne.
Une cérémonie semblable est réglée aux congrès des DA du Nouveau-Brunswick. Ladouceur dit qu’un oeillet est déposé à une croix quand on lit le nom de chaque membre qui est mort depuis le congrès précédent. “On perd des membres chaque année. Cette année, 68 noms ont été lus. Il arrive qu’on n’apprenne le décès de quelqu’un qu’en entendant son nom au congrès. La cérémonie peut être vraiment émouvante.”
Dans la Division de l’Ontario, 23 groupes auxiliaires ont abandonné leur charte depuis 2004. “C’est principalement l’âge qui fait qu’elles l’abandonnent. Les dames sont fatiguées et il y en a bien peu de nouvelles qui s’inscrivent”, dit Stinson.
Chaque division essaie de recruter des membres chez les dames auxiliaires, mais c’est difficile maintenant que la Légion elle-même souffre d’un important déclin du sociétariat.
Linda Richard dit que l’Île-du-Prince-Édouard a été chanceuse car quatre nouveaux membres viennent d’être recrutés. “C’est difficile d’acquérir des jeunes. Nous avons beaucoup de membres, mais ils vieillissent et sont de moins en moins actifs. Ils assistent à toutes les réunions, mais ils ne peuvent pas faire tout le travail.”
Johnson observe la même tendance au Manitoba. “Beaucoup de nos dames ont dans les 80 ou 90 ans. Elles ne peuvent simplement pas faire autant qu’avant”, dit-elle. “Nous ne réussissons pas à acquérir les plus jeunes. C’est difficile pour un jeune couple quand les deux travaillent. Leurs enfants font du sport. Elles ne sont tout simplement pas aussi engagées que nous l’étions à leur âge.”
D’après Rose Green, le changement à la Légion a un impact direct sur l’adhésion. “Lorsque la Légion a accepté les membres associés, en 1974, elle en a accaparé qui seraient allés chez les dames”, dit-elle.
“Il faut que nous transmettions le message et que nous fassions de la publicité”, dit Heselwood de l’Alberta. “Certaines des dames ont installé une table de l’adhésion à la garnison d’Edmonton. Il y a eu quelques nouveaux membres.”
C’est quand même difficile d’en attirer de nouveaux. “On a besoin de nouveaux membres. Il n’y a pas de formule magique. J’aimerais bien qu’il y en ait une”, dit Heselwood. “Il faut que nous maintenions le flambeau allumé.”
Comme aux filiales de la Légion en général, les sports ont un rôle important lors du recrutement et de la conservation de membres des DA. La Division de l’Ontario a un programme sportif complet pour les dames auxiliaires exclusivement. “Nous avons les fléchettes et le cribbage à la filiale, à la zone, au district et à la division. Il y a des divisions qui ont intégré les dames auxiliaires dans leurs programmes des sports réguliers.
Mis à part les sports, à la filiale Wells du Nord de la Colombie-Britannique il y a deux hommes, qui pourraient être membres réguliers de la Légion, chez leurs dames auxiliaires. “Un des deux est président des dames auxiliaires”, dit la secrétaire Linda Sawyer de la Division de la Colombie-Britannique/Yukon. “Il y a beaucoup d’hommes qui donnent un coup de main aux DA. Les femmes les taquinent souvent et elles leur donnent un tablier honoraire. Mais ça, c’est du sérieux. Personne d’autre ne voulait être président, alors il s’est porté volontaire.”
Maudsley dit qu’il y a eu toute une réaction quand les autres DA en ont entendu parler. “Beaucoup de femmes ont été choquées au début. Mais ensuite nous avons pensé que la loi ne nous permettrait pas de l’interdire. Nous avons donné notre accord. Je pense qu’il y a beaucoup de femmes qui seraient très contentes qu’il y ait quelques hommes autour pour soulever les lourdes marmites dans la cuisine.”
Linda Richard, âgée de 55 ans, dit qu’elle comprend ce que beaucoup de jeunes femmes ressentent. “Je suis un des membres les plus jeunes. Je travaille 40 heures par semaine. Je pense que c’est une partie du problème, le fait que tout le monde travaille. Il y a beaucoup de jeunes femmes qui ont peur de s’engager.”
Comme chez les dames de Castlegar, les DA de St. Stephen, où Thomas est membre, dirigent leur regard vers les gens qui servent dans les zones de guerre aujourd’hui. Ça a donné lieu à ce qu’elles appellent une campagne de boîte à chaussures. “Nous avons décidé de garder toutes les boîtes à chaussures que nous pouvions trouver pour les remplir avec des choses dont les soldats qui servent en Afghanistan pourraient avoir besoin”, dit Thomas. “Les boîtes sont remplies avec de l’Advil, des myorelaxants, du dentifrice et des friandises. Toutes sortes de choses qu’on ne peut pas aller chercher chez le dépanneur en Afghanistan.”
La campagne de boîtes à chaussures est coordonnée avec l’aide de l’Agence de soutien du personnel des Forces canadiennes. “Nous avons envoyé 17 caisses pour l’instant. Une caisse contient 25 boîtes”, dit Thomas. “Il y a des femmes qui y mettent une petite note disant ‘J’espère que vous passez une bonne journée’ ou bien ‘Je prie pour vous’. Le genre de chose qu’on écrit à quelqu’un avec qui on ne fait que commencer à se lier d’amitié.”
Comme c’est le cas par rapport à toutes les guerres, les dames ont des histoires personnelles qui font vraiment comprendre la tragédie. Snow, qui habite à Wabush (Labrador), se souvient du simple soldat Kevin Vincent Kennedy qui, à 20 ans, était un des six soldats tués durant la fin de semaine de Pâques cette année. “C’était un gentil jeune homme. Il demandait toujours de mes nouvelles à sa mère.
J’ai vraiment compris ma douleur”, dit-elle.
Comme le dit Stinson, “Il y a toute une nouvelle génération qui a été affectée par cette guerre (en Afghanistan).” Au début du congrès de la Division de l’Ontario qui a eu lieu à London au mois de mai, elle s’est trouvée à côté de Carolyn Wilson qui déposait une couronne de la part des mères de la Croix d’argent. Le fils de Wilson, le soldat Mark Andrew Wilson des Royal Canadian Dragoons, a été tué en Afghanistan le 7 octobre 2006, à l’âge de 39 ans, par un appareil explosif improvisé. “C’était un honneur de me tenir à côté de Carolyn Wilson”, dit Stinson. “Je l’estime énormément.”
Stinson dit que ça lui a rappelé combien les temps, mais pas le rôle des dames auxiliaires, ont changé. “Notre position nous permet de voir beaucoup d’autres jeunes anciens combattants qui reviennent au foyer. Il va falloir s’occuper d’eux tout comme nous nous sommes occupés des anciens combattants plus vieux.”
Ainsi, bien que les temps aient changé et que leurs nombres aient diminué, les dames auxiliaires de la Légion restent des piliers quand il s’agit de leur soutien.