La compétition des équipes s’est terminée par un match de barrage tendu entre le Québec et l’Alberta-Territoires du Nord-Ouest mais l’important, aux Championnats nationaux de 2007 qui ont eu lieu du 18 au 20 mai à la filiale Miscouche (Î.-P.-É.), c’était de s’amuser avec les camarades.
Les équipes des 10 directions divisionnaires se sont rendu, vendredi après-midi, à cette collectivité agricole, très petite mais hospitalière, qui se trouve dans les environs de Summerside, dans la province jardinière du Canada. Le Comité des préparatifs locaux a accueilli les équipes, et puis les tableaux de fléchettes d’entraînement ont beaucoup servi avant l’inscription de 20 h et la soirée qui l’a suivie.
Le représentant Dave Paterson du Comité national des sports, un grand connaisseur des sports de la Légion (surtout les fléchettes) et le président du CPL Duane Phelan ont tout fait pour s’assurer que tout soit à sa place pour la fin de semaine. Paterson, qui s’est inscrit à la Légion en 1955, fait partie du Comité national depuis 14 ans.
Il y a eu un spectacle sur scène donné par Country Roots et des tirages où l’on pouvait gagner des homards cuits, et puis les équipes sont rentrées à leurs chambres avoisinantes pour se préparer à la journée affairée qu’allait être samedi.
Le samedi commença par un déjeuner et ensuite eurent lieu les cérémonies d’ouverture durant lesquelles le président de la filiale Miscouche Danny Gaudet souhaitait la bienvenue à toutes les équipes; et on pouvait lire sur le visage des joueurs qu’ils étaient prêts à passer aux choses sérieuses.
Paterson a comparé le tournoi à une loterie. “À ce niveau-ci, tout le monde est à égalité”, dit Paterson, et il ajoutait que n’importe qui pouvait gagner, dépendant du jour. “Certains de ces gars peuvent terminer en neuf lancers”, dit-il. Paterson, qui aime venir aux nationaux et qui connaît nombre de joueurs, dit que “ils sont sérieux quand il s’agit des fléchettes, mais ça ne les empêche pas de s’amuser beaucoup et il y a beaucoup d’amitié à ces manifestations.”
Le jeu était organisé en poule. Les joueurs comptaient à rebours jusqu’à zéro à partir de 701 chez les équipes, de 501 chez les doubles et de 301 chez les simples. Il y avait trois manches contre chaque division et un point était inscrit à chaque manche gagnée. Toutes les parties devaient commencer et finir par un double.
Tony Holyoake et Howard Brazil, de la filiale Ogden de Calgary, s’étaient inscrits chez les doubles. Ce duo est pratiquement indissociable des fléchettes et leur nom à tous les deux avaient été inscrits sur les trophées pour lesquels on jouait cette fin de semaine-là. Holyoake, qui a des fléchettes Helix, faites spécialement pour lui, depuis qu’il a représenté le Canada à une compétition mondiale, dit qu’il “ne joue plus qu’aux compétitions de la Légion, il n’y avait que les fléchettes dans (sa) vie auparavant, mais (il devient). (Il veut) avoir du temps libre pour passer du temps avec (ses) petits-enfants.”
C’est à peu près pareil pour Brazil, qui ajoute qu’il “adore aller aux compétitions de la Légion; on s’y amuse et si on gagne c’est tant mieux. Sinon, il y aura toujours la prochaine fois.”
Les joueurs ont renouvelé leurs relations, et ils se respectent mutuellement.
Les parties ont commencé par l’épreuve des doubles, où on ne pardonne pas. Ne pas inscrire le double du départ presque tout de suite ou en manquer un pour sortir quand l’occasion se présente, signifiait presque certainement une perte. Comme le disait Lloyd Windsor de l’Alberta, “à ce genre de compétition, il faut profiter de l’occasion quand quelqu’un manque son coup”.
Il faut, bien sûr, être bon pour être chanceux, et vice-versa. Le tireur d’élite Carol Brassard du Québec leva les yeux au ciel et dit “merci mon Dieu” quand sa fléchette effleura quelque chose et défléchit jusqu’au double, ce qui lui donnait la partie contre l’Alberta.
La compétition n’a cessé d’être féroce avec le duo de Terre-Neuve-et-Labrador Richard Leriche et Glenn Carter, de la filiale Channel de Port aux Basques, qui étaient en tête du peloton à 16 points, deux points devant Brassard et Claude Séguin de la filiale Terrebonne Heights de Mascouche Heights. Le Manitoba et l’Alberta les talonnaient de près. Toutefois, Leriche et Carter n’ont pas flanché sous la pression et ils ont gagné la neuvième et dernière partie avec deux points d’avance sur le Québec. Il leur fallait gagner deux parties contre le Nouveau-Brunswick et, bien que ce dernier ait failli les battre à la dernière partie, ils les gagnèrent. Brassard et Séguin firent tout leur possible, marquant trois points lors de leur dernier match, et ils durent se contenter de la deuxième position.
Leriche, qui avait gagné le titre des doubles il y a deux ans avec Guy Bobbett, avait presque annulé son voyage. Le jeudi où il prenait le départ de l’Île-du-Prince-Édouard, il apprit la nouvelle que la grand-mère de son amie était morte, alors il allait annuler son voyage. “La famille endeuillée me dit d’y aller et de faire en sorte qu’elle puisse être fière de moi, alors celle-ci, c’était pour elle”, dit Leriche. C’était la troisième fois qu’il allait aux nationaux; il a gagné aux doubles deux fois et à l’épreuve des équipes une fois. Quand on lui demanda s’il savait qu’il leur fallait gagner deux parties contre leur dernier adversaire, Leriche dit qu’il “ne regarde jamais le tableau des scores, (il) essaie simplement et (se) concentre sur chaque partie, et arrive que pourra au tableau des scores”.
Carter, qui atteignait l’échelon national pour la première fois, dit “c’est extra d’avoir pu venir jusqu’ici”.
Des scores parfaits, de 180, ont été inscrits par William Cyr de la Nouvelle-Écosse, Bob Cool de la Colombie-Britannique et deux fois par Brassard.
Les parties des simples commencèrent peu après les doubles car on avait un peu de retard à l’horaire, mais les joueurs étaient prêts et on visait souvent juste car certaines parties se terminaient en pas plus de huit lancers. Il y eut quatre lancers parfaits de 180 à cette épreuve : un par le Néo-Écossais Dave Fralic, un par l’Ontarien John Verwey et deux autres par Brassard. Verwey prit de l’avance au début mais Fralic et le Québécois Martin Tremblay le talonnaient. Toutefois, Verwey maintint son calme et remporta le titre avec 21 points, quatre devant Tremblay, et le Terre-Neuvien Bobbett terminait avec 16.
Verwey, d’une petite ville ontarienne du nom de Blyth aux 950 habitants, était arrivé en deuxième place il y a 14 ans à peu près, et il a été professionnel pendant un certain temps, représentant le Canada en 2004, quand il a fini dans les 32 premiers au monde en Angleterre. Il ne fait plus que les compétitions de la Légion, et il dit : “je travaille environ 60 heures par semaine, alors je n’ai plus le temps”. Verwey est un électricien chez Bruce Nuclear et il est membre de la filiale Blyth depuis 20 ans à peu près. Il se dit chanceux que la petite filiale ait défrayé ses dépenses aux provinciaux. “Les filiales et les entreprises de la région ont participé avec des cadeaux à remettre et je dois remercier Andy Lubbers qui a assemblé tous les forfaits”, dit Verwey et puis il déclarait “quel honneur de représenter la Légion”.
Un banquet a eu lieu en soirée où a été servi un souper au rôti de boeuf qui avait été préparé par Robert Gallant et son personnel cuisinier. Après le repas, le personnel cuisinier a été applaudi pour ses efforts savoureux. Une danse a eu lieu par la suite ce soir-là.
Dimanche, c’était le tour des équipes après lequel les gagnants sont partis chez eux fièrement. Un spectateur, faisant un commentaire à propos de la qualité, dit “joueurs extraordinaires” quand le jeu devenait de plus en plus captivant. L’équipe néo-brunswickoise, de la filiale Carleton de Saint John, qui comprenait Richard Kirkpatrick, Thomas Vaughn, Jeffery Smith et Freddie McKinnon était en avant à égalité avec l’équipe albertaine formée par Tony Holyoake, Howard Brazil, Garth Lamb et Lloyd Windsor de la filiale Ogden, mais les deux équipes ont toutes deux perdu un peu de terrain, laissant le champ libre aux autres équipes, et celle du Québec, talonnée par le Nouveau-Brunswick, s’est élancée soudainement à la dernière partie.
Le Québec n’a réussi à gagner que deux manches contre l’équipe de la Colombie-Britannique et le Nouveau-Brunswick en a perdu deux contre le Manitoba. L’Alberta, quant à lui, gagna trois manches contre la Saskatchewan, et il finit donc à égalité avec le Québec en première place.
Cela a donné lieu à une belle entre ces deux divisions. Le Québec, dont l’équipe de Terrebonne Heights était formée par Jean Filiatrault, Claude Séguin, Martin Tremblay et Carol Brassard, a obtenu le double d’accès immédiatement, ce qui a fait toute la différence. La même chose arriva à la manche suivante. Quand l’Alberta obtint son double d’accès, il était trop tard pour le rattraper. Le Québec ne laissa pas la victoire lui glisser entre les mains. Le Québécois Filiatrault disait après la partie que “obtenir le double d’accès immédiatement était le plus important, mais il a aussi fallu qu’on travaille en équipe. Ce qui compte c’est l’équipe.”
Il a annoncé au public que l’ancien joueur québécois Dave Bicknell, qui était membre de l’équipe la première année des fléchettes nationales et qui a joué dans les années 1970, était gravement malade. “Nous avons joué en l’honneur de Dave”, dit-il d’une voix rauque. Il dit qu’il ne joue aux fléchettes qu’environ deux fois par semaine, à la petite filiale Terrebonne Heights, mais on y joue dans des épreuves de fléchettes six soirs par semaine. “Les fléchettes permettent à notre Légion de survivre, c’est sûr”, dit-il.
McKinnon, Lamb, Tremblay et Jeff Smith du Nouveau-Brunswick ont tous obtenu des 180.
Le président du CPL Phalen dit que le travail avait été dur mais qu’il a valu la peine. “Nous avons accéléré l’organisation à partir de décembre et nous avons été occupés à maintenir le contact avec les directions divisionnaires”, et qu’il a fallu beaucoup de travail et de dévouement. “Les bénévoles ont été fantastiques et tout a été fait à temps”, dit Phelan.
La responsable du placement Phyllis Phelan a renouvelé une connaissance. Elle venait de Port aux Basques et, quand elle a parlé avec les membres de l’équipe de Port aux Basques, elle a réalisé qu’ils se sont connus quand ils étaient enfants. “J’ai eu des nouvelles et j’ai quelques adresses de courriel maintenant […]. “Ça a beaucoup amélioré ma fin de semaine,” dit-elle avec enthousiasme.
S’il y avait un prix du dévouement, il devrait être décerné à Rod Blais qui jouait dans l’équipe colombienne-britannique de la filiale White Rock de Surrey. Il n’avait pas pu aller en avion à l’Île-du-Prince-Édouard pour des raisons personnelles, alors il s’est rendu à Edmonton où il a pris le train pour Moncton (N.-B.), et puis ensuite il a pris un autocar jusqu’à l’Île-du-Prince-Édouard, ce qui lui a pris quatre jours en tout.
RÉSULTATS
Équipes : Qc (fil. Terrebonne Heights de Mascouche Heights), 19 (gagne au barrage); Alb./T. N.-O. (fil. Ogden de Calgary), 19; N.-B. (fil. Carleton de Saint John) et Man./N.-O. O. (fil. Selkirk), 17; T.-N.-et-Lab. (fil. Channel de Port aux Basques), 16; C.-B./Yukon (fil. Cranbrook), 13; Ont. (fil. West Ferris de North Bay), 12; N.-É./Nun. (fil. Stellarton), 11; Sask. (fil. Nipawin), 6; Î.-P.-É. (fil. St. Anthony), 5.
Doubles : T.-N.-et-Lab. (Richard Leriche et Glen Carter, fil. Channel), 21; Qc (Claude Séguin et Carol Brassard, fil. Terrebonne Heights,) 20; Alb./T. N.-O. (Howard Brazil et Tony Holyoake, fil. Ogden) et Man./N.-O. O. (Cory Tkach et Roy Loe, fil. West Kildonan de Winnipeg), 16; Ont. (Jim Long et Joe Clements, fil. Newbury) et N.-É./Nun. (John Beaton et William Cyr, fil. Stellarton), 14; N.-B. (Freddie McKinnon et Richard Kirkpatrick, fil. Carleton), 13; C.-B./Yukon (Bob Cool et Rob Cool, fil. White Rock de Surrey), 10; Sask. (Earl Sterling-Brown et Dave Propp, fil. Nipawin), 7; Î.-P.-É. (Albert Milligan et Rodney Arsenault, fil. Miscouche), 4.
Simples : 1. Ont. (John Verwey, fil. Blyth), 21; Qc (Martin Tremblay, fil. Terrebonne Heights) 17; T.-N.-et-Lab. (Guy Bobbett, fil. Channel), 16; N.S./Nunavut (Dave Fralic, fil. Earl Francis Spryfield Memorial), 15; C.-B./Yukon (John Markham, fil. White Rock), N.-B. (Freddie McKinnon, fil. Carleton) et Man./N.-O. O. (Cory Tkach, fil. West Kildonan), 13 ; Alb./T. N.-O. (Lloyd Windsor, fil. Ogden), 11; Sask. (Earl Sterling-Brown, fil. Nipawin), 10; Î.-P.-É. (Perry Morell, fil. St. Anthony), 6.