Les soldats canadiens font la guerre en Afghanistan.
À Spin Boldak, à la bordure est de la province de Kandahar, les soldats observent la frontière avec le Pakistan. À la Base d’opérations avancée Martello, au nord de la ville de Kandahar, ils patrouillent les montagnes. À travers le Panjwai, au sud-est de la ville de Kandahar, ils reconstruisent après avoir participé à l’opération Méduse, la plus grande bataille de l’infanterie canadienne depuis la guerre de Corée.
Chaque matin, les soldats se réveillent pour faire la guerre. Pas toujours dans le genre de grands événements mortels dont on parle aux nouvelles du soir, mais chaque jour ils esquivent les kamikazes et les roquettes, ils travaillent pour apporter de l’aide aux nécessiteux et ils essaient d’obtenir la confiance de gens monstrueusement méfiants. Leur bravoure est étonnante et leur bataille est vraiment difficile.
Dans le village de Bazaar-e-Panjwai, l’adjudant Dean Henley et le sergent Chris Augustine font leur propre bataille tranquille. Malgré tout le drame et la violence de cette guerre, il se pourrait fort bien que la vraie bataille ce soit la leur. Ils dirigent un détachement de coopération civilo-militaire (COCIMI) et c’est leur travail de mettre les villageois en confiance et d’obtenir leur soutien en faisant des bonnes oeuvres. Leurs ennemis ne sont pas simplement les insurgés, mais aussi la corruption et la mauvaise gouvernance.
La Force opérationnelle en Afghanistan a été envoyée ici par le Canada dans le cadre de la Force internationale d’assistance à la sécurité (FIAS) de l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN), laquelle comprend plus de 31 000 soldats de 37 pays. Le contingent canadien en compte 2 000. Le groupe de bataille principal basé au terrain d’aviation de Kandahar vient principalement du 2e Groupe-brigade mécanisé de Petawawa (Ont.), alors que l’équipe de reconstruction provinciale (ERP), basée au Camp Nathan Smith, à Kandahar, comprend 220 soldats choisis à travers les Forces canadiennes et des représentants de l’Agence canadienne de développement international, du ministère des Affaires étrangères et du Commerce international et de la Gendarmerie royale du Canada.
L’Afghanistan est un des endroits les plus dangereux au monde et, jusqu’en novembre 2006, 42 soldats et un diplomate canadiens y avaient perdu la vie. En fait, l’histoire du pays est longue durant laquelle des soldats étrangers ont été repoussés. Les Britanniques ont fait trois guerres de colonisation pour essayer de se rendre maîtres de ce pays du Centre asiatique sans accès à la mer. La première, 1839-1842, s’est terminée de façon désastreuse, la deuxième, celle de 1878-1880 ne s’est pas bien terminée non plus et la dernière, en 1919, a eu pour résultat l’indépendance complète de l’Afghanistan. Pendant les 60 ans qui ont suivi, l’Afghanistan a été en grande partie stable et indépendant, même une destination pour les touristes de l’Ouest durant les années 1960, au moins jusqu’à ce que les Soviétiques l’envahissent, en 1979.
Bien qu’il leur ait fallu une décennie de combats de guérilla, les combattants de la liberté afghans ont fini par expulser l’armée rouge en 1989. L’Union soviétique s’est effondrée peu de temps après. Mais l’Afghanistan aussi s’est effondré. Les deux groupes ethniques principaux, les Tajiks du Nord et les Pachtounes du Sud, incapables de s’entendre sur une méthode de partage du pouvoir, ont eu une guerre civile les uns contre les autres durant une bonne partie de la décennie suivante et ils se sont même battus entre eux.
Durant le milieu des années 1990, toutefois, un groupe d’étudiants religieux pachtounes appelés taliban, ce qui veut dire ‘chercheurs de savoir’, a commencé à prendre le pouvoir dans la région de Kandahar. Les taliban sont rapidement devenus plus forts et plus populaires car ils ont serré la vis aux bandits et créé un sentiment de sécurité générale, une chose que le peuple afghan n’avait pas vu depuis bien longtemps.
Malheureusement, les taliban étaient aussi des fondamentalistes islamiques qui essayaient de contrôler la vie personnelle, économique et politique en Afghanistan de façon absolue. De plus, ils étaient tout à fait intolérants, commettaient des violations de droits humains sauvages régulièrement, et ne se souciaient pas des lois internationales non plus.
Lorsque le 11 septembre 2001 est arrivé, les taliban contrôlaient tout le pays sauf un petit groupe qu’on appelait l’Alliance du Nord, surtout des Tajiks, qui survivaient dans une région au nord de Kaboul, la capitale du pays.
Les Forces canadiennes sont actuellement en Afghanistan non seulement parce que les taliban donnaient asile à Osama bin Laden et permettaient à son organisation terroriste al-Qaïda de se servir du pays en tant que de base d’entraînement, mais aussi parce qu’ils ont refusé d’arrêter de le faire même après le 9/11.
Maintenant que les taliban se sont éparpillés, la lutte a pour raison d’être la construction d’une nation afghane stable et sauve qui ne soit plus un danger pour la sécurité dans le monde. “Il s’agit d’un pays qui a permis à des terroristes extrémistes de venir s’y installer et puis y lancer des attaques contre les pays de l’Ouest”, dit le colonel Fred Lewis, le commandant adjoint de la mission. “Heureusement qu’il n’y a pas eu immensément de Canadiens qui ont été tués (le 9/11), mais plus de 30 l’ont été. Alors, c’est là le premier point : il s’agit de la sécurité du Canada. Ensuite, le deuxième point c’est que nous sommes un pays qui a toujours exporté ses valeurs. Je ne veux pas dire imposer une culture contre le gré de qui que ce soit, mais rien qu’exporter ses valeurs d’une bonne manière; que ce soit le maintien de la paix, ou que ce soit le travail de développement dans le Tiers Monde, que ce soit la Première Guerre mondiale ou la Deuxième Guerre mondiale. C’est la même chose.”
Ce n’est pas un effort partiel. C’est une première historique pour l’OTAN que de rassembler l’alliance pour une opération si grande dans un endroit aussi éloigné de l’Atlantique Nord. Au Canada, une grande partie des nouvelles concerne naturellement la contribution canadienne, mais sur place à Kaboul, ou même autour de la piste d’atterrissage de Kandahar, la variété des soldats internationaux est ahurissante. Il y a les commandos français, les troupes aéroportées hollandaises, les bérets verts américains, les artilleurs danois, l’infanterie turque et les marines britanniques. Mais ce n’est pas tout; il y a les Lituaniens, les Irlandais, les Islandais, les Belges, les Bulgares, les Australiens, les Suisses, les Suédois, les Norvégiens, les Néo-Zélandais et bien d’autres encore.
Dans la plus grande partie de l’Afghanistan, la mission de l’OTAN va très bien. Durant les quelques dernières années, Kaboul a été développée de manière remarquable. L’économie est en plein essor et les rues sont pleines de vendeurs, d’entrepreneurs et d’écoliers en uniforme. Dans le Nord, la situation est stable en général, les taux d’emploi sont élevés et il n’y a guère de violence. L’Ouest du pays ne va pas mal non plus. Mais le Sud, eh bien, c’est une tout autre histoire.
Les combats actuels dans le Sud pourraient être vus, d’une certaine façon, comme la suite de la guerre civile qui a commencé durant les années 1990 et qui n’a jamais vraiment fini.
L’ennemi se compose de taliban, de seigneurs de guerre, de trafiquants de drogues, de bandits et, à un moindre degré, de militants islamiques venus du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord.
“Il y a les taliban intransigeants, qui sont des extrémistes, presque comme les gars d’al-Qaïda”, dit Lewis. “Ensuite il y a ce que nous appelons les ‘combattants de jour’, des gars qui se font recruter et payer pour se battre pour les taliban. En gros, l’ennemi c’est tous ceux pour qui un gouvernement qui fonctionne bien en Afghanistan serait un désavantage.”
Dans une guerre conventionnelle, l’objectif militaire est habituellement clair : l’utilisation de puissance de feu irrésistible pour détruire les forces ennemies et tenir ou capturer le territoire. Mais ce n’est pas le cas dans la province de Kandahar, où le succès dépend, assez comme en démocratie, de la volonté du peuple. Si trop d’Afghans commencent à croire que leurs intérêts sont mieux servis par les taliban, il n’y a pas suffisamment de force pour faire autrement.
C’est pour cette raison que l’objectif militaire pour les deux côtés en Afghanistan est d’obtenir le soutien de la population. La puissance de feu, même la force militaire, n’a qu’une utilité restreinte. Dans cette bataille pour le peuple, les taliban ont un avantage immense parce que, tout simplement, ce sont des locaux, ils parlent la même langue que les villageois, ils ont la même histoire, ils ont souvent des liens de sang. En automne 2006, ce combat pour le soutien du peuple était la vraie bataille qui avait lieu dans la province de Kandahar.
L’adjudant Henley et le sergent Augustine sont au front de cette bataille. Un réserviste des Gray and Simcoe Foresters de Barrie (Ont.), Henley en Afghanistan a le poste de commandant de détachement d’une des équipes de COCIMI basées au Camp Nathan Smith de l’ERP à Kandahar. Augustine, un réserviste du Princess of Wales Own Regiment de Kingston (Ont.), est commandant en second du détachement de COCIMI, lequel est loin d’avoir 20 gars.
Leur travail c’est d’aller dans les villages découvrir ce que les Canadiens peuvent faire pour leur venir en aide. “On ne peut pas gagner l’insurrection en tuant les insurgés”, dit Henley. “On ne peut pas tuer l’insurrection, il faut lui enlever la base de soutien. C’est la seule façon.”
En septembre et en octobre 2006, Henley et son équipe étaient basés à Bazaar-e-Panjwai, au sud de Kandahar. La petite ville-marché n’est qu’à quelques kilomètres de la région de Pashmul, où l’opération Méduse a eu lieu. Ce n’est pas du tout une région sécuritaire.
L’équipe vit dans une enceinte d’école secondaire, dans une salle de classe qui a été vidée. Les conditions sont difficiles, surtout les installations sanitaires, qui sont constituées d’une chaise en acier où on a fait un trou et un abattant simple collé par-dessus. Pour faire ses besoins, on emporte la chaise dans les champs. Mais attention aux mines terrestres. “Les gens reconnaissent maintenant que le détachement de COCIMI est une bonne source pour le village. Nous engageons beaucoup de gens en tant que manoeuvres”, dit Henley “On peut voir la différence, ils ne m’aiment pas nécessairement, mais ils aiment ce que je fais. Pourvu qu’ils réalisent que je suis ici pour les aider. Je pense que ce n’est qu’un processus lent.”
Jeudi le 5 octobre 2006, Henley et Augustine tiennent une grande séance municipale en face de la cour d’école qui leur sert de base. Plus de 45 anciens, mollahs et leaders locaux se présentent pour leur parler et les écouter. La salle qui se remplie vite devient torride. La force de sécurité de la COCIMI est de garde autour du périmètre.
Henley et Augustine n’ont pas l’autorisation de faire des promesses ou de donner de l’argent sur-le-champ, mais ils vont écouter ce qu’on leur dira à propos de tous les problèmes et prendre beaucoup de notes. Ils commencent par parler au groupe. “Nous ne pouvons pas promettre de résoudre tous les problèmes à Panjwai”, leur dit Augustine. “Nous allons faire de notre mieux, mais le vrai changement doit venir de vous tous.”
“Et nous ne pouvons rien faire sans sécurité”, dit Henley. “Si des gens sont en train de nous tuer ou de nous faire exploser, nous ne pouvons pas vous aider.”
Un des hommes les plus vieux, grand et à la barbe blanche flottante, se lève pour rassurer Henley que tant qu’ils seront en train de les aider, ils seront en sécurité. C’est un bon début.
Durant l’heure qui s’écoule à peu près, les villageois à leur tour font la liste des choses qu’ils désirent que les Canadiens arrangent. Presque toutes sont des réparations, des ajouts ou des rénovations des mosquées, y compris une demande de terminer la construction d’une mosquée locale qui a été commencée par les taliban mais qui n’a été construite qu’à moitié. Augustine et Henley se regardent rapidement à ce moment-là.
Une fois que les demandes ont été faites, ils commencent une séance de questions et réponses qui fait vite fausse route quand Augustine demande à la foule si tous sont satisfaits de la distribution des vivres. Ce qui commence quand trois ou quatre personnes parlent en même temps devient 15 minutes environ de cris ininterrompus. Après quelques minutes, même l’interprète n’essaie plus de suivre.
Les gens fulminent. Le problème c’est que les villageois affamés ne reçoivent pas la nourriture. Un homme se lève : il jure que 99 pour cent de la nourriture se fait voler et revendre. Le reste des hommes hochent la tête en signe d’accord.
Il s’avère que quelqu’un dans la voie hiérarchique détourne la nourriture pour ses propres raisons. Un autre homme se lève : “Le gouvernement et les organismes doivent changer la manière dont ça se fait, ou bien ils doivent arrêter de donner cette aide.”
Un autre homme se lève pour donner un avertissement : “Nous sommes au milieu, nous ne sommes pas avec les taliban et nous ne sommes pas avec le gouvernement. Si vous nous aidez, nous serons avec vous. Et sinon…”
Pendant une heure, les villageois discutent point par point d’un nouveau plan pour éviter les officiels corrompus en distribuant la nourriture par l’entremise des mosquées de la région, dont le nombre s’élève à 65 à peu près. Tous les gens sont d’accord : tout le monde fait confiance aux ecclésiastiques qui dirigent les mosquées, ils seront justes.
Henley et Augustine ne sont pas automatiquement d’accord avec le plan, et en fin de compte ils ont raison, mais ils promettent de faire de leur mieux.
Quand le tumulte s’apaise, un autre vieil homme se lève : “La solution pour chaque problème dans cette région est de faire comme ceci”, il indique la salle et la foule d’un geste, “écouter les gens. Si vous voulez vraiment la paix et la sécurité, écoutez simplement les gens, parce que les dirigeants ne sont ici que pour voler.”
Après la réunion, Henley et Augustine retournent de l’autre côté de la rue à leur enceinte, où ils commencent à faire un plan. Une des premières choses à faire c’est de se rapporter au quartier général de l’ERP pour les mettre au courant de ce qu’ils ont appris. La conversation avec l’officier des opérations ne se passe pas très bien. “Les gens sont très contrariés à propos de la distribution de nourriture. C’est un facteur dominant, si nous faisons parvenir la nourriture aux gens qu’il faut, ils vont nous aimer, sinon nous sommes en train de rendre beaucoup de gens en colère”, dit Henley au téléphone satellite.
D’une certaine façon, tout l’effort de reconstruction de l’Afghanistan se résume à cela. Le groupe de combat et tout le personnel de l’ERP sont ici pour donner l’occasion à ces deux réservistes de se lier avec les Afghans, d’apporter des changements positifs dans leur vie et ainsi obtenir leur confiance. Mais il y a un problème. Henley insiste encore plus. “Le système est en train d’échouer”, dit-il à l’officier des opérations. “Nous sommes en train de rendre 10 000 personnes en colère, qui vont se retourner contre nous.”
Malgré l’avertissement brusque, ce n’est pas facile à faire accepter. Le vieux système est peut-être corrompu, mais les mécanismes sont déjà là. On dit à Henley que contourner ces mécanismes risque de miner la confiance qu’on a envers le gouvernement. C’est difficile à comprendre car c’est justement le manque de confiance envers le gouvernement qui est la cause du problème.
Toutefois, comme le commandant de l’ERP, le lieutenant-colonel Simon Hetherington, le fait remarquer par la suite, il y a d’autres facteurs dont il faut tenir compte. “Je me suis fait prendre plusieurs fois par des groupes qui disaient qu’ils représentaient les gens de la région et par la suite j’ai appris que ce n’était pas le cas”, dit Hetherington. “J’ai un choix et c’est de soutenir le gouvernement légitime d’Afghanistan.”
Hetherington confirme ce que Henley a découvert. On ne peut pas distribuer la nourriture par l’entremise des mosquées.
Alors, malgré le revers, Henley et Augustine commencent à planifier comment faire les réparations à la mosquée, déjà à la recherche de nouvelles façons de prouver aux villageois que les Canadiens sont vraiment là pour les aider. Et ils n’ont pas abandonné l’idée de faire parvenir la nourriture aux gens qui ont faim. “Je pense que ce que nous allons essayer de faire c’est de travailler avec cette approche gouvernementale, mais si nous prouvons qu’il y a des gens qui ont faim et à qui les affaires ne parviennent pas, nous allons essayer d’augmenter ce système. Espérons que cela ne minera pas les efforts du gouvernement. Mais en même temps, nous ne voulons pas mécontenter des populations plutôt fragiles dans une région où nous travaillons”, dit Augustine. “Nous verrons à quel point nous sommes persuasifs”, dit-il avec un large sourire.
Quand on se tient à Panjwai, on ne peut guère faire autrement que de ressentir le poids de l’histoire. Les taliban n’arrêteront pas et ils ne s’en iront pas; d’une façon ou d’une autre il va falloir les battre. Mais, comme dit le colonel Lewis, le simple fait que ce soit difficile, ça ne veut pas dire que ce ne soit pas la bonne chose à faire. “Il y a des gens vraiment méchants dans ce monde. Et je pense que des fois les Canadiens sont très naïfs, à cause du pays où nous vivons. Je pense que des fois les Canadiens […] n’ont pas une assez grande expérience du monde. Ils disent ‘non, non… laissez simplement les Afghans régler leurs propres problèmes’. Eh bien, voyez-vous? Ils ne peuvent pas parce qu’il y a des gens méchants qui ne leur permettent pas.”
Les indications comme quoi presque tous les jours une partie d’Afghanistan ou une autre empire sont bien nombreuses : les morts violentes ont augmenté chaque année depuis 2001, ainsi que la production de drogues, par exemple. Toutefois, on peut aussi avoir un point de vue différent. De Kaboul renouvelée jusqu’au gouvernement démocratique en fonction, en passant par les petites victoires que les Canadiens obtiennent contre les forces ennemies presque chaque jour, il y a nombre d’indications de succès également.
En fin de compte, l’Afghanistan est assez grand et assez sauvage pour qu’on y ait presque n’importe quel point de vue. Il se peut que l’Afghanistan s’améliore et s’empire en même temps. Si c’est le cas, ce serait parce qu’actuellement on est en plein milieu de la bagarre. Ce n’est pas le début et ce n’est certainement pas la fin, mais la partie au milieu où rien n’est certain.
Mais il y a aussi un plus grand tableau. Si on passe du temps à n’importe quelle grande base de la FIAS en Afghanistan, on y voit des soldats de nombre de pays, des Allemands, des Autrichiens, des Estoniens, des Lettons, des Macédoniens, des Italiens, des Croates et des Tchèques, et ils travaillent tous ensemble, se battent côte à côte dans bien des cas, pour empêcher la reprise d’une sorte de façon de penser totalitaire qui, nous sommes tous d’accord, est ennemie, une sorte de façon de penser qui n’appartient pas à l’avenir.
S’il y a une chose qui est claire en Afghanistan, c’est que le monde a bien changé. Il n’y a pas si longtemps que nombre des pays ici se battaient aux guerres mondiales pour empêcher ce genre de façon de penser de régner. Maintenant, ce combat est en grande partie terminé et il ne reste plus beaucoup de méchants. Les quelques qui restent sont coincés dans les coins poussiéreux du monde, cachés dans des cavernes dans les montagnes, ou bien ils vivent déguisés parmi les villageois. C’est une dure bataille, ce ne sera pas rapide et la victoire n’est pas garantie, mais l’OTAN est en train d’en faire le nettoyage. Les Canadiens mènent les combats.