Fantino sous pression : le portrait d’un ministre en difficulté

Le ministre des Anciens combattants, Julian Fantino (au c.) passe devant les journalistes après avoir témoigné par-devant le Comité permanent des anciens combattants de la Chambre des communes en mai. [PHOTO : REUTERS/Chris Wattie]

Le ministre des Anciens combattants, Julian Fantino (au c.) passe devant les journalistes après avoir témoigné par-devant le Comité permanent des anciens combattants de la Chambre des communes en mai.
PHOTO : REUTERS/Chris Wattie

Le bureau du ministre des Anciens Combattants, aménagé dans un bâtiment utilitaire au centre-ville d’Ottawa, est confortable mais pas opulent, avec des peintures et des sculptures servant à commémorer et à honorer les anciens combattants et les militaires au service du Canada. Lorsque je m’y rendais interviewer les ministres en poste, je remarquais des photos et des souvenirs qui révélaient le côté le plus chaleureux de son occupant.

Il en est tout autrement à l’occasion de ma visite au ministre actuel, car il me reçoit dans une petite salle de réunion. Julian Fantino, qui a été nommé au portefeuille des Anciens Combattants en 2013, est le quatrième ministre depuis avril 2006, quand la nouvelle Charte des anciens combattants (NCAC) a été promulguée.

Il n’a pas chômé depuis ce jour-là. Il a tissé des liens étroits avec de nombreux anciens combattants, mais il a aussi été fortement critiqué par ceux qui sont insatisfaits des services du ministère, des griefs qui ont conduit à de rudes affrontements et à la fin desquels des anciens combattants se sont sentis méprisés. Des détracteurs de Fantino, des représentants de divers syndicats publics et des politiciens de l’opposition ont réclamé sa démission.

Aujourd’hui, mon entretien avec le ministre ne doit durer que 30 minutes, alors les longues explications et les observations personnelles ne sont pas de mise. Nous avons le temps d’aborder cinq ou six questions clés, mais il ne s’éloigne pas beaucoup des réponses qu’il a déjà données sur le rendement du ministère. Ma dernière question (quel est le plus grand défi auquel vous faites face actuellement?) suscite une réponse plus personnelle.

« La négativité, répond-il. Les trucs négatifs, y compris pour fomenter des troubles […] font du tort au bon travail que notre gouvernement a fait [et que] les contribuables ont payé. Nous consacrons beaucoup de temps [à nous] adresser aux gens directement, sans filtrage, de personne à personne. Nous sommes toujours accessibles aux gens qui ont des problèmes ou des préoccupations. J’ai parlé à tous les anciens combattants avec qui je suis allé en Normandie [comme partie de la délégation lors des commémorations du jour J]. Je reçois des informations directes. Je n’ai pas besoin de lire la négativité dans les médias pour savoir ce qui se passe. Je suis dans un endroit très positif, au travail avec les gens d’Anciens Combattants qui sont formidables à tous les niveaux, au travail au nom des anciens combattants, desquels nous nous soucions beaucoup. »

Anciens Combattants Canada (ACC) dispose d’un budget de 3,6 milliards de dollars. Au ministère, on dit que plus de 90 pour cent servent au soutien financier, professionnel ou de réadaptation de ses 208 000 clients, c’est-à-dire les vétérans de la GRC ainsi que les membres actifs et les vétérans de l’armée, mais aussi leurs familles. Selon le sondage national auprès des clients de 2010 du ministère, plus de 80 % des clients d’ACC sont heureux du service et des prestations qu’ils reçoivent.

Les principales réalisations, pendant la première année de Fantino, comprennent l’apport de partenaires qui offrent des emplois et des carrières aux anciens combattants par le biais de projets tels qu’Embauchez un vétéran et Du régiment aux bâtiments; un projet pilote relatif à la thérapie canine visant le TSPT; des partenariats pour aider les anciens combattants sans abri; un contrat élargi avec la Légion royale canadienne à l’appui des visites aux anciens combattants en soins de longue durée; l’organisation et la célébration de diverses commémorations marquant les anniversaires militaires.

« Il a dirigé ACC dans la bonne direction, dit Gordon Moore, président national de la Légion de 2012 à 2014. S’il met en œuvre les 14 recommandations découlant de l’examen de la NCAC par le Comité permanent des anciens combattants, il va avoir l’air très bien. Mais s’il échoue en ce qui a trait à l’une d’elles, il ne sera peut-être pas ministre des Anciens Combattants au prochain tour. » (Voir notre article sur la réponse du gouvernement aux 14 recommandations qui a été faite alors que nous nous apprétions à mettre sous presse « Les anciens combattants déçus des modifications à la Charte ».)

Quand Fantino a obtenu le portefeuille, il héritait du ressentiment croissant sur un certain nombre de questions, dont la colère au sujet des lacunes dans la NCAC n’était pas la moindre. La colère a atteint son point d’ébullition en janvier alors qu’il était en retard à une réunion organisée par l’Alliance de la fonction publique du Canada avec une délégation d’anciens combattants de partout au pays préoccupés par la fermeture de neuf bureaux de district. Quand il a parlé aux anciens combattants, ils ont manifesté leur colère devant les médias. Il s’est excusé par la suite de son retard, expliquant qu’une réunion du cabinet avait duré plus longtemps que prévu. Les médias, qui étaient là à nouveau en mai, l’ont filmé s’éloignant, à pied, de l’épouse d’un ancien combattant ressentant un TSPT, qui tentait de lui parler entre deux réunions sur les besoins en matière de soutien familial. Par la suite, un porte-parole a expliqué que le ministre n’a ni vu ni entendu la femme parce que les journalistes lui criaient des questions.

Ces deux évènements sont fréquemment débités par ceux qui rouspètent contre le ministère et le ministre. « Les gens semblent se régaler des cas particuliers, dit Fantino. En ce qui concerne les contretemps sur lesquels je suis tombé, vous savez quoi? ce n’est pas toujours de moi qu’il s’agit; des fois, c’est plutôt de ce que certains voient comme étant un avantage pour leur propre programme. »

Fantino est le premier à admettre qu’il n’y a pas un programme qui seul concerne tous les anciens combattants. « Il n’y en a pas un qui convienne à tout le monde. Il n’existe pas de communauté d’anciens combattants homogène. Il n’y a pas d’approche uniformisée à tout cela. »

Un des plus grands défis relativement au portefeuille, c’est quand on tente de répondre aux besoins très complexes et particuliers de personnes dans le besoin ou dans la douleur, ou qui sont en colère, avec ce qui est souvent considéré comme des outils bureaucratiques impersonnels, et tout cela à un moment où le gouvernement fédéral resserre les budgets ministériels dans tous les domaines. D’après les documents sur les priorités et la planification d’Anciens Combattants, le financement des prestations augmente, mais les couts de fonctionnement diminuent. Le ministère dit que la réduction des formalités administratives et la modernisation des procédures sont des priorités. La réduction des effectifs a beaucoup à voir avec ces économies. Selon le Centre canadien de politiques alternatives, Anciens Combattants Canada finira par perdre environ un quart de ses employés à cause des compressions fédérales.

Le ministère travaille plus intelligemment, dit Fantino. « En fait, nous n’avons pas réduit. Nous avons fait quelques ajustements. Nous faisons des choses plus efficacement. Nous avons réduit la paperasse à gogo. Nous avons fait disparaitre des millions de transactions où les vétérans devaient soumettre une facture de 35 $ pour faire tondre le gazon. Nous n’avons pas ce travail dur, exigeant beaucoup de main-d’œuvre. Ce ne sont pas des emplois pour la vie. Travailler au sein du gouvernement […] il y a un contribuable ici aussi. Nous devons être conscients et nous devons être suffisamment responsables pour comprendre qu’en fait c’est l’argent des contribuables qu’on dépense. Mon devoir, ma responsabilité […] c’est de le faire avec sagesse, efficacement, et avec beaucoup de considération pour les gens qui paient les frais. »

En se modernisant, ACC s’éloigne lentement d’une concentration sur les anciens combattants de l’ère de la Seconde Guerre mondiale, pour la plupart des volontaires qui sont revenus en masse à la vie civile, vers celui des besoins, différents, du militaire moderne qui comptait sur une longue carrière militaire. Présentée comme moyen de mieux répondre aux besoins des anciens combattants d’après la guerre de Corée, la NCAC met l’accent sur la prise en charge médicale, professionnelle et financière destinée à les aider à passer d’une carrière militaire à une carrière civile. Les pensions d’invalidité à vie ont été remplacées par le soutien du revenu, des indemnités et une somme, versée une seule fois, pour la douleur et la souffrance, qu’on appelle souvent paiement forfaitaire. Tous les partis politiques et la plupart des défenseurs des anciens combattants ont soutenu la charte, mais il était entendu que ce serait une loi « vivante » qu’on pourrait modifier au besoin.

Les lacunes dans la NCAC ont commencé à apparaitre presque immédiatement, mais les changements à la loi ont mis du temps à arriver. Les modifications, en 2011, relatives à certaines lacunes ne semblent qu’avoir fait remarquer la lenteur du battement de cœur de la charte « vivante ». « Ils nous ont oublié, nous les invalides catastrophiques, dit le major Mark Campbell, d’Edmonton, qui a perdu les deux jambes en Afghanistan en 2008. Ils ont adopté un modèle d’assurance discriminatoire qui fonde la rémunération sur le salaire. » L’armée prend « les membres les plus récents, les plus jeunes et les moins bien payés et leur fait courir les plus grands risques. Donc, en adoptant le modèle de l’assurance civile, le gouvernement a veillé à ce que ceux qui ont encouru le plus grand danger sont ceux qui reçoivent les [avantages financiers] les plus petits. C’est basé sur un pourcentage de leur salaire au moment de la blessure. Et c’est imposé. »

En tant que major, Campbell est près du haut de l’échelle, « mais la grande majorité d’entre eux ne sont pas major avec 17 ans de service. Ce sont des caporaux et simples soldats qui ont servi un, deux ou trois ans » coincés près du revenu annuel minimum avant impôt de la NCAC, qui est d’environ 40 000 $. Et on ne va pas loin avec le paiement d’une somme forfaitaire quand il s’agit de faire sa vie en cas d’invalidité permanente. Campbell affirme que le paiement forfaitaire de 276 000 $ n’était pas suffisant pour construire une maison accessible en fauteuil roulant.

En 1996, après sa libération pour raisons médicales des forces, l’ancien officier de renseignement de l’aviation Sean Bruyea est devenu un critique virulent d’Anciens Combattants. Petit à petit, d’autres personnes se sont enhardies à parler de leurs propres luttes avec les établissements militaires ou d’anciens combattants, et une tempête s’est vite annoncée. Une action collective a été intentée en 2007 pour mettre un terme à la récupération des pensions mensuelles d’ACC concernant le Régime d’assurance-revenu militaire (RARM). Une plainte pour atteinte à la vie privée a été déposée en 2008 relativement à l’utilisation de renseignements dans le dossier médical d’un ancien combattant à des fins politiques; des anciens combattants se sont également mis à protester contre les réductions budgétaires du gouvernement fédéral. Au bout de deux ans, le commissaire à la protection de la vie privée a conclu qu’il y avait de nombreuses lacunes systémiques dans le ministère en ce qui a trait à la manière dont il protégeait les renseignements des anciens combattants, des personnes à leur charge et des survivants. Bruyea a ensuite poursuivi le gouvernement en justice et obtenu un règlement.

Cet automne-là, un rassemblement de protestation d’anciens combattants sur la Colline du Parlement a été organisé, et depuis lors, les manifestations et les rassemblements ont fait boule de neige. Une violation de la vie privée a été révélée au Tribunal des anciens combattants (révision et appel) en 2012. La poursuite relative à la récupération du RARM s’est soldée la même année favorablement pour plus de 7 000 anciens combattants. L’année suivante, une campagne épistolaire de la Légion royale canadienne a entrainé une augmentation des avantages reliés aux frais de funérailles et d’inhumation.

Fantino, âgé de 72 ans, a été élu député fédéral de Vaughan (Ontario), en 2010. Il est entré au cabinet en tant que ministre d’État aux ainés en janvier 2011, et il a été nommé ministre adjoint de la Défense nationale en mai de la même année, et puis ministre de la Coopération internationale en 2012.

Ses origines en application de la loi comprennent 23 années dans la police de l’agglomération torontoise, au cours desquelles il a gravi les échelons jusqu’à celui de surintendant d’état-major des détectives par intérim. Il est devenu chef de la police de London en 1991, puis de la police régionale de York, et pour finir, du Service de police de Toronto. Après une année comme commissaire de la gestion des urgences, il a occupé le poste de commissaire de la Police provinciale de l’Ontario de 2006 à 2010.

Fantino n’a pas échappé à la controverse publique au cours de sa carrière dans la police. Cependant, il a résisté à la tempête chaque fois, et sa carrière a continué de progresser.

Les critiques exploitent les banques de mémoire permanente d’Internet à la recherche de données qui les aident dans leurs causes. Les anciens combattants qui connaissent les médias et les médias sociaux utilisent cette technologie pour susciter de l’appui et rassembler des forces. Un grand nombre d’entre eux deviennent sceptiques quand ils remarquent une différence entre ce que le ministère et les politiciens disent et ce qu’ils se disent les uns les autres.

Le scepticisme des anciens combattants a augmenté cette année après la parution d’un article de Postmedia News sur un document de 2012 révélant une stratégie de communication destinée à éviter la réaction de colère découlant de la nouvelle de la fermeture de bureaux et de licenciements. « Les bureaucrates ont reçu l’ordre de fournir aux demandes d’information des réponses à l’emporte-pièce préalablement approuvées, lesquelles doivent servir à assurer le public que le gouvernement est toujours déterminé à aider les anciens combattants et indiquer qu’en réalité, le service augmentera », était-il dit dans l’article qui a été publié par les journaux de Montréal jusqu’à Vancouver.

Par ailleurs, le cabinet du ministre a émis un flot de bonnes nouvelles, plus de 170 durant sa première année : des subventions pour améliorer les monuments et les cimetières, des commémorations d’anniversaire militaire, des annonces du passage du ministre ou de son représentant lors de conférences, réunions et autres événements, et puis des rapports sur ces passages.

Les anciens combattants qui réagissaient avec colère aux rapports de fermeture des bureaux n’ont pas été apaisés par l’annonce que les formulaires de prestation seraient disponibles aux 600 bureaux de Service Canada, ni n’étaient-ils impressionnés quand on leur rappelait que le ministère a maintenant un numéro 1-800 où l’on répond aux appels 24 heures sur 24 et qu’il a renforcé sa présence dans les bases et les escadres partout au pays. Au lieu de cela, les anciens combattants se sont rassemblés pour protester contre les fermetures. Il y a ensuite eu l’annonce qu’un membre du personnel resterait à certains endroits.

« Nous ne nous attendons pas du tout à ce que les anciens combattants dans une situation difficile se rendent à un bureau des anciens combattants ou à un bureau de Service Canada », maintient Fantino. « Nous irons les voir. Nous allons les voir actuellement. »

Campbell affirme qu’il fait partie d’un certain nombre d’anciens combattants qui ne sont plus disposés à croire n’importe quel ministre sur parole.

« Il y a la vérité, et puis il y a la manipulation, dit-il. Et il y a eu énormément de manipulation. Ils peuvent dire qu’ils ont fait plus que tout autre gouvernement, ce qui peut être vrai ou non. Ce que je peux vous dire, c’est que ce n’est pas comme ça qu’on le conçoit sur le carreau, parmi les anciens combattants. »

Fantino, quant à lui, est toujours fier du ministère. « Nous avons amélioré considérablement les services aux anciens combattants, en amplifiant les endroits de livraison où les anciens combattants peuvent obtenir de l’aide s’ils en ont besoin. »

Le vétéran de la Seconde Guerre mondiale Roy Lamore de Thunder Bay, en Ontario, n’y croit pas. Offrir des formulaires dans un centre de Service Canada ou sur Internet et des conseils par téléphone, c’est échanger la quantité par la qualité. « On ne devrait pas devoir mendier des services en personne. »

« Notre charge de travail a changé; notre environnement a changé », dit Fantino. « La démographie a changé et nous devons changer avec la situation actuelle, telle qu’elle se présente. » Malgré les changements, « il est totalement et absolument inexact d’affirmer qu’ACC a réduit les services ».

« Tout ce que j’entends, c’est la manipulation, et la déflexion et le blâme, et déni, déni, déni », ajoute Campbell.

Il n’est pas le seul ancien combattant à dire que le gouvernement choisit ses statistiques pour avoir le meilleur biais médiatique possible selon les critiques. Il y a quatre ans, le sondage des clients d’Anciens Combattants Canada qui a signalé 80 pour cent de satisfaction parmi les clients a été critiqué sur le site Web d’Our Duty (Notre devoir, NDT), une association terre-neuvienne de défense des droits des anciens combattants. L’auteur Jeff Rose-Martland fait remarquer qu’environ la moitié seulement des personnes rejointes ont accepté de répondre aux questions et que les clients gravement handicapés étaient sous-représentés.

En avril, les soupçons se sont confirmés aux yeux de certains anciens combattants qui n’avaient jamais cru les garanties du gouvernement que le budget n’était pas équilibré sur le dos des anciens combattants handicapés. Le lieutenant-général à la retraite et sénateur Roméo Dallaire a déclaré à la Presse canadienne que les plaintes des politiciens conservateurs concernant le cout du soutien des anciens combattants handicapés le « mettaient en crisse ». Le gouvernement a répondu en disant qu’il a investi plus pour les anciens combattants que tout gouvernement de l’histoire moderne.

Dallaire fait valoir que le cout des prestations aux anciens combattants blessés devrait être considéré d’emblée, comme partie du cout de n’importe quelle mission.

Campbell fait partie d’un recours collectif déposé devant la Cour suprême de la Colombie-Britannique au nom des soldats invalides qui soutiennent que les règles de la NCAC trahissent une promesse de longue date du gouvernement de s’occuper des gens blessés ou rendus malades dans les forces armées. Les procureurs de la Couronne ont répliqué que le gouvernement actuel ne devrait pas être tenu de respecter les promesses historiques. Maintenant, les défenseurs font pression pour une définition claire du pacte entre la population du Canada et les hommes et les femmes qui sont tués, blessés, handicapés ou rendus malades durant leur service.

« C’est devenu un sujet de discorde, dit Fantino. Moi, je ne sais pas pourquoi. Je vais vous donner mon opinion personnelle. Je crois que nous avons une responsabilité et un mandat pour nous occuper de nos anciens combattants. C’est pour cela que nous sommes ici, que le gouvernement depuis 2006 a mis quelque 4,7 milliards de dollars de plus dans les problèmes des anciens combattants, des programmes, des services, du soutien aux anciens combattants. La réalité, c’est qu’on agit. Nous allons continuer d’agir. »

Mais, dit Moore, « il n’y a pas que le ministre des anciens combattants, il y a le gouvernement dans son ensemble » qui devrait se rappeler le devoir sacré. « C’est pourquoi nous allons pousser pour une convention en noir sur blanc.

Un examen périodique de la NCAC devrait également être en noir sur blanc, dit-il. Bien qu’il y ait eu une promesse que la Charte serait modifiée lorsque ce serait nécessaire, les premiers changements sont arrivés après cinq années de rapports et de protestations, et un examen complet a été fait après huit ans.

Fantino ne favorise pas un échéancier précis. « D’après moi, nous devrions agir selon les circonstances, les événements et les situations qui doivent être abordées, plutôt que “non, on ne le fait pas avant 2016”. Je préfère bien plus qu’on ait la flexibilité de se plonger dans ces choses-là selon les besoins, lorsque les circonstances sont telles qu’il faut revoir, réviser, repenser une position. »

Toutefois, le temps opportun pour agir, ce n’est pas le même pour les politiciens que pour les anciens combattants dans le besoin.

Le cabinet du ministre au centre-ville d’Ottawa sera chargé de beaucoup de travail au cours des prochains mois, et Fantino semble au courant que les critiques sont susceptibles de persister. « Y a-t-il des lacunes? Oui, il y en a, et on va s’en occuper. Les travaux sont en cours. Je ne prétends pas que moi ou ACC agissions parfaitement. »

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